Lumières d’Italie / Saison 2 épisode 1 : Vico


Peu connu en France, Giambattista Vico est un philosophe atypique. Philosophe de l’époque des Lumières, il a été — injustement — classé parmi les « anti-Lumières » par Zeev Sternhell. Son œuvre la plus connue, La Science NouvelleScienza nuova — est à la fois baroque et spinoziste par son mode d’exposition. Critique du cartésianisme, non pas tant de Descartes (1596-1650) que de ce que ses épigones ont fait de la fameuse « méthode », Vico se rattache plutôt à l’autre grande branche de la philosophie des Lumières, celle qui vient de Bacon (1561-1626), de l’empirisme et de l’expérimentalisme anglais ou galiléen. Son idée du vrai, selon laquelle verum et factum sont interchangeables, a d’incontestables accents pragmatistes. Dans sa jeunesse, il lut avec enthousiasme l’œuvre de Lucrèce (env. 98-55), le De natura rerum, et La Science nouvelle semble parfois imitée de Spinoza (1632-1677), non seulement dans la forme de l’exposition, mais aussi sur le fond. Est-ce vraiment la marque d’un réactionnaire qu’on pourrait relier à Maurras ainsi que le fait Sternhell ?

Vico s’attache à fonder une science nouvelle, une science qui devrait être la plus certaine des sciences, la science des affaires humaines. Les mythes, la poésie et les récits épiques retrouvent avec lui leur pleine dignité, non pas en tant que sources de vérités factuelles, mais comme manifestations de la pensée humaine, telle qu’elle existe effectivement dans la vie historique des diverses sociétés humaines, dans la vie des peuples ou plutôt des nations. Vico propose tout à la fois une philosophie de l’histoire, une anthropologie, une poétique et une théorie du langage, une philosophie des religions et une théorie du droit. Bref, une science totale de l’histoire humaine.

La conférence: 

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